Education

Arnaud, professeur contractuel en Alsace, devant une classe après deux jours de formation

Face au manque de professeurs, l’Éducation nationale a de plus en plus recours à des contractuels pour combler les effectifs, notamment dans les collèges et lycées. Arnaud, 24 ans, a passé plusieurs mois dans un lycée professionnel et deux collèges alsaciens sans avoir passé le CAPES. Il témoigne.
des concours de l’Éducation nationale cette année. Une pénurie de professeurs qui incite les rectorats à recourir de plus en plus à des contractuels, qui n’ont pas passé le CAPES (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré). Arnaud, 24 ans, a enseigné durant un an sous ce statut en Alsace. Il témoigne.

Deux  jours de formations

Arnaud a 23 ans quand il candidate au mois d’août 2021 pour enseigner en lycée professionnel. Après l’obtention de son baccalauréat, il a suivi le parcours classique d’un professeur d’histoire, avec une licence d’histoire et une première année de Master. Le ovid a ensuite chamboulé ses plans, l’éloignant un peu des concours de l’Éducation nationale. “Devenir contractuel c’était aussi l’occasion de tester ma vocation”, explique-t-il.

Quelques jours après sa candidature, il est accueilli “à bras ouverts, car il y avait de gros besoins pour enseigner l’histoire en lycée professionnel”. Il n’a cependant pas beaucoup d’accompagnement avant de se présenter devant ses classes. “On a eu deux jours de formation, avec des professeurs qui nous en ont appris plus sur la posture du prof, ce qu’il est possible ou non de faire pour les élèves”, raconte-t-il. Si ces jours de formation montrent selon lui “la volonté de nous accompagner”, deux jours c’est “complètement insuffisant. On a des travaux de groupe, des partages d’expérience, mais on fait tout en surface” déplore-t-il.

Autre bémol : il n’apprend que la veille de la rentrée les classes dans lesquelles il doit enseigner en lycée professionnel. “Ensuite ça a été le rush, pour préparer les cours. Je ne savais pas trop ce qui était attendu. Les premiers jours ont été très stressants”, concède-t-il. Par chance, il connaissait bien les thématiques des premiers cours qu’il devait donner, notamment sur l’histoire de l’industrie. C’était toutefois plus facile pour les classes de seconde que pour les terminales “parce que là on prépare le bac, on sent les élèves plus stressés”.

Je fais partie des chanceux, j’ai beaucoup de collègues qui n’ont pas été accompagnés comme moi

Ce n’est pas non plus facile de s’affirmer, “construire un posture de prof devant des élèves qui ont 5 ou 6 ans de moins que moi”, ajoute-t-il. Par chance, ses premiers pas dans l’enseignement se font dans des classes de petits effectifs de 15 élèves. Ce qui ne sera plus le cas lorsqu’il enseignera en classe de collège plus tard la même année. “J’étais devant 25/30 élèves qui n’avaient pas eu de cours d’histoire depuis longtemps. On était aussi en fin d’année, où c’est parfois plus dur pour les élèves de se concentrer.”

Tout au long de son baptême du feu, Arnaud a pu compter sur l’accompagnement des équipes pédagogique. Un élément essentiel à sa réussite. “Je fais partie des chanceux, j’ai beaucoup de collègues qui n’ont pas été accompagnés comme moi”, estime-t-il. Il va donc rempiler pour une année en tant que contractuel, avant de tenter le CAPES à l’avenir. “C’est un vrai avantage d’être contractuel en matière de localisation géographique notamment. On n’est pas obligé de travailler dans une autre région par exemple, mais passer le concours, ça permet de travailler dans des conditions moins précaires.”

مقالات ذات صلة

زر الذهاب إلى الأعلى